dimanche 19 avril 2015

"Une idée lumineuse", un court-métrage d'Alizée Kubiez


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A 22 ans, Alizée Kubiez n'en est pas à son premier court-métrage! En 2012, elle avait réalisé "Irina", gagnant dans la catégorie "Première marche" au Festival du film court de Troyes. Pour "Une idée lumineuse", Alizée et son équipe ont cette année remporté le Prix du regard étudiant, décerné par le jury international étudiant, présidé par Carlo Giordano, dans le cadre du Festival Turbo film.

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      Résumé : Titulaire d'un BTS en Comptabilité, Charlie n'en revient pas quand, lors d'un entretien, le patron lui annonce qu'il serait aussitôt embauché s'il savait jouer de la guitare. Motivé, il se donne 24H pour apprendre la musique. Film entier ici: https://vimeo.com/119052426
      24H ? La jeune réalisatrice et son équipe n'ont pas choisi ce délai au hasard ! Comme pour Turbo film, ils souhaitaient que l'idée de défi soit présente dans le court-métrage: "nous voulions que le personnage ait aussi une limite de 24H pour accomplir une action". Ce choix donne à Une idée lumineuse une dimension supplémentaire, comme si ce film était une mise en abyme du festival et des qualités attendues chez les participants: ne leur demande-t-on pas de l'énergie, de la rapidité, mais aussi de la fantaisie ? et, si possible, une belle idée lumineuse ?! Ce film, Alizée et son équipe l'ont voulu frais et humoristique et la musique latino de Manu Chao lui donne un rythme dynamique, joyeux, encore accentué par les variations de valeurs de plans: gros plan, champs contre-champs, plans d'ensemble, etc. Les plans varient, les lieux aussi: intérieurs, extérieurs, et les interlocuteurs successifs de Charlie traduisent sa volonté d'apprendre la guitare coûte que coûte. L'alternance de scènes dialoguées et de scènes-images reflète quant à elle la psychologie du personnage de Charlie à cet instant: sa réaction à la cocasse demande du patron est d'abord intériorisée et le silence, qui lui permet de trouver très vite une solution pour apprendre à jouer de la guitare, est relayé par une succession d'images où on le voit compulser des bouquins de musique, se passer la main dans les cheveux, apprendre quelques techniques auprès d'un ami, etc.



Comment s'est déroulé le tournage ?

      Même si l'équipe d'Une idée lumineuse a commencé la journée du 7 février avec une simple ébauche de scénario, l'improvisation n'était pas totale et ils ont choisi de tourner chaque scène après une dizaine de minutes de répétitions. Répétitions détendues, dont on décèle la bonne ambiance sur le making-off! Les idées sont venues au fur-et-à-mesure, et l'une d'elle s'est même formée en avant-première dans l'esprit d'Augustin de Verneuil, l'acteur principal, le vendredi soir, en arrivant à Troyes. A la vue du Cœur de Troyes, sculpture en inox de Michèle et Thierry Kayo-Houël, éclairée en rouge la nuit, Augustin a tout de suite eu envie d'intégrer cette image au court-métrage: "je tenais à une petite touche de romantisme" explique-t-il. Le jeune homme, à qui il est arrivé de faire du théâtre quand il était au lycée, avoue aimer apporter ses idées pour enrichir la mise en scène ! Louis Crolus, qui joue Monsieur Oswald, le recruteur à la moustache si fantaisiste et aux mimiques comiques, a vraiment eu l'impression de "participer à un tournage professionnel" et ajoute avoir "été très content d'avoir vu leur film projeté sur grand écran": "nous avons vécu la réaction du public en direct !"
       La météo, le jour du tournage, ne s'était pourtant pas rangée de leur côté: "le sans-abri, joué par Yannick Mingala, a eu du mal à jouer de la guitare car il faisait froid dans les rues de Troyes". Les jeunes gens ont, comme beaucoup de festivaliers, passé la nuit à monter leur film, en grande partie avec le logiciel Première, mais aussi avec After Effects, et jusqu'à 9H, leur court-métrage n'avait pas encore de titre... L'idée lumineuse est arrivée quelques heures après le levé du jour et une heure avant le rendu du court-métrage sur le site du festival. Imaginons leur soulagement et leur excitation à la perspective de livrer leur œuvre !



A l'issu de la cérémonie de clôture, lors du cocktail organisé au Club Le Projet, les cinq membres de l'équipe présents ont pris, à ma demande, la parole à tour de rôle pour donner leur ressenti sur cette excitante aventure de tournage:

  • Alizée Kubiez : "Le festival Turbo film est une très belle expérience. Il nous permet de nous exprimer en tant que jeunes et d'être reconnus. Pour mes autres projets audiovisuels, j'avais l'habitude de tout écrire, là, c'était un défi de faire autrement ! Je pense que savoir s'entourer (un conseil d'une bonne personne peut tout changer) est aussi très important."
  • Eric De Sousa : "J'aurai aimé participer davantage. Professeur de musique et guitariste, j'ai apporté mon soutien psychologique et j'ai choisi la musique du générique."
  • Louis Crolus : "C'est la première fois que je participe à un festival. Toucher à tout ce matériel utile pour la réalisation d'un film m'a permis de prendre conscience de l'importance du son, de la lumière ! Et monter avec une qualité de son et d'images est une grande satisfaction."
  • François Kim : " J'ai apprécié notre énergie, notre façon de nous épauler les uns les autres. Les compétences parlaient pour chacun."
  • Augustin de Verneuil : "Au début, j'avais l'impression de tester sur un petit court-métrage ce qui me paraît démesuré quand je regarde un film. C'était comme pour de vrai."

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